samedi 29 septembre 2012

Fuggevol ora




L’été à demi nu
Exhibe ses consomptions
De languides marquises aux rougeâtres pommettes
Effeuillent leurs falbalas défraîchis
Les atours de velours des laquais décadents
Jonchent les allées dévêtues de lumière
Le palpitement infime du soir
Relâche ses brocarts moirés
Aux reflets asthéniques
Sur nos théâtres désabusés
Mon cœur gros de tous les soleils explosés
Se drape d’un déshabillé de soir fané
Qui égrène
Librettiste phtisique
L’agonie de ses pétales amoureux


      

jeudi 20 septembre 2012

Tombeau littéraire



nous deux
membres de droit
de
la confrérie occulte des poètes éclopés
toi
avec tes yeux crevés
moi
avec mes paupières cousues

lundi 17 septembre 2012

17 septembre, nuit




                                                                                              (sur des mots d’autrefois…)


Et nous nous endormons en renouant nos mains
Repoussant les démons honteux de la lumière
Et les déhanchements d’une vile Chimère
Qui délabre mon cœur et caresse tes reins
Et nous nous endormons en renouant nos mains

Et si la trahison déchirait mes paupières ?
Tes désirs pourrissants font demain incertain
La nuit accuse aussi ton silence malsain
Dans ton sommeil spectral mes larmes sont amères
Et si la trahison déchirait mes paupières ?

Les yeux rouges de sel, le sexe décousu,
Tu roules dans le lit d’un coït éphémère
Qui es-tu, toi qui fuis en pays adultère
Guidé vers les ahans d’un bordel inconnu
Les yeux rouges de sel, le sexe décousu ?

Je t’aime et ton amour est un vœu renié
Tu voulais vivre ailleurs que sous mon ciel bancal
Loin de la soumission au serment initial
Poète au oui fatal, amant désenchanté,
Je t’aime et ton amour est un vœu renié

Mais je m’éveillerai sans baiser nuptial
La lune sera ceinte d’un anneau volé
Ô promis sépulcral, époux rafistolé,
Tu signas à nouveau ton mensonge létal
Mais je m’éveillerai sans baiser nuptial


samedi 15 septembre 2012

Variation sur un ancien t'aime




                                                                                               (le premier vers me fut jadis offert…)

 Regain posthume

Il pleut des cyclamens empourprés dans la vasque
De tes mains, mes yeux dans ta corolle noyés ;
Et mes soupirs fanés font palpiter ton masque
Flétri comme pétales au vent rejetés.

Entre nous se délite un univers fantasque :
Tu écrases, rageur, mes camélias froissés,
Tandis que meurt, amer, ton grave glaïeul flasque…
De nous ne reste-t-il que parfums éventés ?

Retrouvons les odeurs de l’ancienne langueur,
Ne laissons pas tarir la sève de ton cœur :
Ma fragile fragrance aura ton vent en poupe…

Je boirai l’âcre suc qui coule de ta coupe,
Et régurgiterai ton pollen voyageur :
Fleuris encore en moi, que je batte ta coulpe !

dimanche 2 septembre 2012

Affres de septembre


Stridence des striges
Jeter derrière moi les fèves noires
Qui effraient les Lemuria
Et me sauver neuf fois
Hypnos et Thanatos se caressent à mon passage
Dans les noires fumigations
Et fracasser au sol le lécythe funèbre
Parler à la Sibylle de Cumes
Comme à ma voisine
Et les livres sibyllins
Seront publicités dans ma boîte aux lettres
Champs des pleurs
Du parking
Par delà les avertissements des prophètes
Et les morceaux de mosaïques
Épars
Épandues sont nos cendres
Dans mes bâtisses effondrées
Brisures
Éclats
Qui ensanglantent mes mains
Larva convivialis
A la table du petit déjeuner