mardi 9 octobre 2012

Quatre ans...



     Rien. Le vent soufflant vide dans une absence de rue. Acmé insondable du manque. L’eau qui s’avale elle-même. Se taire, se coudre les lèvres. Je disais que ta fumée me piquait les yeux. Mais l’infini. Mais l’illusion d’une succession de déserts. Mirage de la plaine houleuse de mots. Déferlante.
     C’est l’ennui désolant, dans la monotonie de mes paysages. Et les vagues, vagues de gouttes, perles, océans, marées… Étendues inconnues dans l'oeil de ma tourmente. Reflets. L’espace soudain démultiplié me renvoie ton fantôme. Ô miroir. Déchue amante errante dans les mêmes couloirs, je cherche les clefs de mes morgues incertaines.
     Mensonges. Menteries. Ces geysers de mots, taris. Larmes supposées, rattrapées, ravalées. Je disais que tes espaces ouverts noyaient mes yeux. Que je ne savais plus voir. Serrures acérées, entassées, démantelées, martelées, abandonnées, froides, musée de gisants.
     Labyrinthe de l’horizon, aux routes déjà tracées, tu m’englues de tes eaux molles. Cruelle buée moite de la maison des glaces. Rien que ce vent volubile, vacuité, virago. Et vanité. Je disais que mes mots étaient sans pouvoir. Mais ils demeurent. Au-delà du rien. Par-delà les bourrasques.
      Images de lettres et de voix, dans l’onctuosité morbide de ma pluie grasse. Elles étirent la solitude. Égarent les clefs. Je disais que je me détachais du reflet. Insidieuses pourtant spécieusement les larmes de ce qui est après me condamnent aux phrases captieuses, liquéfiées, dégoulinantes, spectrales, du rien.

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