mercredi 3 avril 2013

Rue de Castelnau




Il n’y a même plus le chant lointain des rues
Sous nos pas accordés en les soirs nus de juin
Il n’y a même plus le ballet des autos
Troupeaux aux complaintes tristes des nuits furtives
Il n’y a même plus la procession des trains
Compagnons familiers de nos souffles à l’aube
Il n’y a même plus le baiser tutélaire
De notre aïeul platane à la barbe fleurie
Il n’y a même plus le vieux parquet qui grince
Ciré à deux genoux en les matins d’été
Il n’y a même plus les volutes rosées
D’un papier peint nacré au parfum démodé
Il n’y a même plus sur des bureaux jumeaux
Deux lampes vertes gardiennes de nos secrets
Il n’y a même plus le lit aux draps bien sages
Qui bordait nos rêves de meilleurs lendemains
Il n’y a même plus les fantômes de nous
Au numéro 3 bis où tu m’aimais jadis


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