dimanche 4 août 2013

Cauchemar


La bouche bubonneuse d'un gras crépuscule
Bave boue et baisers, lèche corps et raison,
Tandis que de la nuit le puissant tentacule
Déchire du temps diurne le sage bâillon.

Dans la moiteur du soir, ton ombre noctambule
Dévore mon errance et ma morte-saison
Et ton crachat moqueur, qui ton sang m’inocule,
Laisse dans ton sillage un goût de trahison.

Prise dans tes ténèbres au rire indécent,
J’avale sans faillir ton poison insolent
Au mépris de mon âme au tréfonds pollué

Par ton fantôme blet que la lune distend :
Hécate est sans pitié pour le rêve pilé
De celle qui soupire, et écrit, et attend.

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