mercredi 31 décembre 2014

Bulles d'hélium éternel




Toujours la même nuit
Pavés luisants
Et filaments de songes
Mes souvenirs indistincts aux échos assourdis
Dans les rues
Quand mes semelles ne sont pas de plomb
Mais amoureuses des chemins de jadis
Droguées à la poudre du bitume
Et aux mots scintillants
Sur les murs où j’écris si souvent
A coup de larmes de vent de pluie
Les absences somptueuses
Les déficiences sidérantes
D’un rêve vain aux lèvres plissées de rire

mardi 30 décembre 2014

Coeur rouge


Autopsie
D'un coeur aliéné
Le scalpel a beau trancher
Il ne reste que l'autre 

 

dimanche 21 décembre 2014

21 décembre 1996

                                           ubi tu Gaius ibi ego Gaia



Ma nuit s’écoule
Dans la poubelle du temps
Aux déchets extasiés
Fracassés
En mille éclats
Brillant encore
Des souvenirs
Déchus
De rêves
Avortés
Ma nuit s’écroule
Dans un désert de draps
Sous un ciel
Sans nulle étoile

samedi 20 décembre 2014

Ecrire




je veux défendre
ma mémoire
contre l’oubli
du temps
OGRE
au corps bouffi
de testaments
décomposés
putréfiés

lundi 15 décembre 2014

Des feintes




Draper mes yeux
D’un linceul
Faire de mes mots
Un requiem
Laisser mon cœur
A sa marche funèbre
Veuve suis
De toi
Veuve vive
Malgré
Mon corps ne devrait pas
Encore palpiter
Ni crier
Tout ce que je cache


lundi 24 novembre 2014

Sans tain




Les heures
Miroirs sans tain
Ne reflètent
Que le passé
Chaque corps
Rencontré
Brume
Sans opacité
Malsaine
Transparence
Je ne vois jamais
Que toi

dimanche 2 novembre 2014

Détruire dit-elle



Tuer
Tuer les rêves
Et cette âme éprise de beaux discours
Tuer
Tuer dans l’œuf
Le dragon survivant
Du désir
Tuer
Tuer ce corps
Résonnant de cris du tintamarre
Tuer
Tuer l’amour
Et ce cœur qui dit encore
Aime-moi
Aime-moi
Juste une petite fois
De plus
Tuer
Tuer le temps
Tout le temps
Quand tout déjà est
Mort






jeudi 9 octobre 2014

Mésalliance


Dans l’orbe de tes bras
Nos jours heureux
Comme autant de planètes
Ornant ma tiare de mariée
Le thuya peuplé de songes
S’étiolait
Déjà
Etoiles mortes
Bijou redevenu poussière
Mot désarticulés
Serments hués
Bafoués
Dans mon urne funéraire
Course annulaire
Le métal terni
Nié
Odeur de ma terre
Ton corps
Et le monde autour
Gravitant
Définitivement
Allogène

samedi 27 septembre 2014

mercredi 17 septembre 2014

Tutélaire




Que reste-t-il des mots donnés à ton silence
Des rêves partagés sous tes étoiles rares
Que reste-t-il du goût acide de l’enfance
Et du parfum ténu de nos proses bizarres ?

Que reste-t-il du lien noué dans l’innocence
Du serment murmuré par ton cœur peu bavard
Que reste-t-il des ors d’un amour sans défiance
Pilés par l’ouragan de mensonges barbares ?

En moi pâlit un peu l’encre des vers d’antan
En moi s’éventent tendres nos doux élixirs
En moi se rembrunit ton regard caressant
En moi s’assoupissent de suaves souvenirs

Tumulus endormis, nécropoles anciennes,
De nos tombeaux pourtant suis fidèle gardienne

dimanche 31 août 2014

Non soldée


Mon cabas à la main
Je passe
Un gros gras pigeon gris
Sous la fenêtre fermée
Conquérant en tête de gondole
Plein de morgue m’interpelle
Produit d’appel calibré
Mais je ne m’arrête pas
Aux gros volumes
La vente par lots
Ne passera pas
Par moi
Je compte les balcons désertés
De l’immeuble abandonné
Troupeaux hâbleurs
De pigeons déboussolés
Qui paradent
Produits urbains
Presque périmés
Je préfère garder le ventre creux
Qu’avaler votre solitude
Groupée
Etalée
Vente en gros
Je passe
Mon cabas
Restera vide
Ce matin

mercredi 30 juillet 2014

Cerveau reptilien



L’amour remue et mue, au rythme de tes mots,
Dans les contorsions de ton cœur carrousel,
L’amour danse une transe en tes yeux marigots,
Où stagnent les échos d’un tumulte charnel.

Lézard insatiable aux flots de tes saisons,
Il berce tes humeurs d’une flamme changeante,
Et serpente insondable, essaimant des poisons
Qui toujours hypnotisent ma douleur suintante.

L’amour glisse suave en mes nuits sans oubli,
M’étrangle, doucereux, de ses anneaux voraces
Et lentement m’aspire en un néant transi
Tandis que se diffusent ses venins tenaces.

L’amour remue et mue, espion de tes mensonges,
Puis se fige à la nuit, saurien exténué
Qui renaît au matin, perfide enfant des songes,
Pour mieux te disculper et mieux m’empoisonner.

L’amour remue ému, serpent sempiternel.

lundi 28 juillet 2014

Virus




tu es mon
cheval de Troie
je t’ai caressé
célébré encensé
orné de mots
attiré en moi
faisant fi
de tous les Laocoon
riant aux dieux
maintenant
pillée de fond en comble
dévastée
enterrée
oubliée
je prie
pour que dure mon exil
pour que meure la légende
de ton quartier
rester
terre morte
oubliée



dimanche 13 juillet 2014

Le doute


Tu regardes
L’éclat terni
A mon doigt
Il marque
Sigillaire
L’essence molle
De mes jours défunts




lundi 30 juin 2014

Dernier wagon



La micheline
Fend l’air opaque
Son sourire écarlate
Les emporte
Vers un lendemain
Qui chantera
Toujours
Et moi
Que tu pousses
Par la porte
J’avale
Le ballast
Acide
Des souvenirs

dimanche 15 juin 2014

Sans sommeil

Comme effarée
La lune blafarde
A sangloté
De tant d’ennui
Dans le souffle sibilant
De ma nuit mouillée








mardi 27 mai 2014

Bergère




Déjà la lune rappelait
Auprès d’elle la troupe dissipée
Des étoiles effarouchées
Qui répandait sur mes heures blêmes
Une poussière de rêves abolis




samedi 17 mai 2014

Bulla



Matrice voie lactée à l’humeur vagabonde
Tes étoiles badines ce soir font la ronde
Orbite duvetée d’un berceau nouveau-né
La lune généreuse s’appelle Amalthée
Et mon cœur lourd vaisseau aux cales obituaires
Folâtre tout soudain dans sa course annulaire

lundi 5 mai 2014

Souvenir




Souvenir
Souvenir souverain
Venir me soutenir
M’ensevelir
M’enjôler
Marcher aux côtés
De ta mort




mercredi 30 avril 2014

Nihil




Dans l’aube froissée
J’agite mes chaînes
Solitude vaine
Avenir nié
Dans le soir fané
Geignent mes entraves
Désirs et peau hâves
Lendemains tués


dimanche 13 avril 2014

Via Sacra




question
lancinante
pourquoi ?
pourquoi ?
mantra
des matins
semblables
infini
répétitif
le cercle
vicieux
me traîne
enchaînée
derrière son
char
vainqueur




dimanche 30 mars 2014

Partir




Partir dans toi à la conquête de tes mondes
Libre des courtisans de tous les pourfendeurs
Sourde au déchaînement des sinistres facondes
Partir seule avec toi pour conjurer mes peurs.

Libre des courtisans de tous les pourfendeurs,
Mon errance saura révéler l’innocence
De tes yeux, amoureux de languides torpeurs,
Et éclairer tes mots de son incandescence.

De tes yeux, amoureux de languides torpeurs,
Jailliront les secrets de ton violent désir,
Délivrés par ma voix des miroirs enchanteurs,
Pour toujours crucifiés aux portes du plaisir.

Pour toujours crucifiés aux portes du plaisir,
Tes fantômes blessés oublieront leurs frondes,
Et ton cœur m’ouvriras pour me mieux voir partir
Partir dans toi à la conquête de tes mondes.


mercredi 19 mars 2014

Alternatif



Poèmes
Nourris au tungstène
Qui ont foudroyé
Un cœur révolté
Violent ampérage
Ils m’ont entravée
Sur leur chaise
Électrifiée

samedi 8 mars 2014

Desiderata chroniques




Au long des heures de nos nuits de toujours
Tu voulais t’enfuir
Voir ce que les autres
Jamais ne voient
Toucher l’invisible
Caresser l’ineffable
Baiser des mots nus
T’enfouir dans l’infini
Des soleils extasiés sur des aubes ravies
Des colonnes de porphyre et d’azur sous leurs cieux délavés
Des langues rouges crevant la noirceur du bitume
Des étoiles d’albâtre enlacées au corps vert de la nuit
Des tunnels irisés de corail noués à la vague d’un lit obscur
Tu voulais des ailleurs impossibles
Et entendre
Le battement de tes ailes
Dans le vaste espace déployé par tes mots

 

samedi 1 mars 2014

Cycle



Je rêve que je rêve
Que je rêve avec toi
Que je suis contre toi
Que je suis tout contre toi
Que je suis ton pas
Que tu ne me sèmes pas
Que tu ne me repousses pas
Je rêve que je rêve
Que je rêve que tu rêves
De moi

vendredi 14 février 2014

Nacarat



En ce temps-là les heures coulaient comme l’eau du rêve
Les lendemains avaient ce goût subtil de feuille nue
Dans ma tête chantaient des poètes nouveaux
Et les lunes croissantes jamais ne pleuraient
L’opale fêlée des jours malheureux
Février exposait ses délicats rameaux
Embryons de pétales
Sans cœurs ballons bouquets
Février sur des doigts embrassés
Comme un frêle duvet
Mutin
Symbole de promesses
Et de mêmes matins
Février n’égrenait nul
Pas solitaire
Le long d’une voie délaissée
Février frémissant
Avait l’éclat incarnat
D’un amour serti de grenats

dimanche 9 février 2014

Toxique



soigneusement refermer
le couvercle
des souvenirs
ne pas les laisser
s’échapper
pour encore
les remâcher
boulimie
d’eux
m’empoisonner
de leur suave saveur
botulique


lundi 27 janvier 2014

Sourire




Au creux de moi
Grand nénuphar
Aux feuilles fripées
Ton sourire
D’autrefois



dimanche 19 janvier 2014

Sac de noeuds


Tout ce que je croyais être
L’illusion
De ce que j’étais
Ficelle et bois
Entre tes mains
Habiles
Marionnettiste
Qui as disloqué
Mes membres factices
Les mots seuls
Étaient à moi
Que tu as volés
Répandus
Ventriloque
Tirant les fils
De la marionnette
Au cœur chiffon
Qui t’aimait
Désarticulée
A bout de mots
Sans soubresauts
Ni cabrioles
Ce que je suis
Sans
Maintenant


lundi 6 janvier 2014

Incurable




Il a bien fallu
Briser la chaîne
La détruire
A l’acide
Mes mains étaient vaines
Et mon cœur pillé
Malgré nos noms accolés
Moi aussi dissoute
Et toi pontifiant
Exultant
En héros
A le conscience bonne
Pourtant
Mes moignons têtus
Toujours se tendent
Déterminés
Bornés
Et t’offrent la sportule